Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/185

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amender les malhonnêtes gens, les méchans, s’il n’a pénétré dans tous les recoins et dans toutes les profondeurs de la méchanceté. En effet, ceux dont le jugement est corrompu et dépravé, partent de cette supposition, de ce préjugé, que cette honnêteté qu’ils dédaignent procède d’une certaine ignorance, d’une certaine simplicité de caractère ; de ce que les gens honnêtes ajoutent foi trop aisément aux harangueurs, aux pédagogues, ainsi qu’aux livres et aux préceptes de morale, à toutes ces maximes qu’on vante et qu’on rebat dans les entretiens ordinaires. En sorte que s’ils ne voient clairement que leurs opinions dépravées et leurs principes pervers sont aussi bien connus de ceux qui les exhortent et les reprennent, que d’eux-mêmes, ils dédaigneront toute probité dans les mœurs, et toute honnêteté dans les conseils conformément à cet oracle admirable de Salomon : L’insensé ne reçoit point les paroles de la prudence, si vous ne