Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/208

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pèce. Mais les deux derniers reviennent mieux à la question, que ceux qu’il a allégués. Quoi qu’il en soit, plus il eût été vrai que les vices, ainsi que les vertus, ne consistent que dans l’habitude, plus il eût dû prendre à tâche de prescrire les règles à suivre pour acquérir ou perdre de telles habitudes ; car on pourroit composer de très bons préceptes pour régler les exercices tant de l’âme que du corps. Nous allons en exposer quelques-uns.

Le premier est de se garder, en commençant, des tâches trop difficiles, ou trop mesquines. Car, si vous imposez à un esprit médiocre un fardeau trop pesant, vous éteindrez en lui l’espérance et l’ardeur qu’elle inspire. Que, s’il s’agit d’un esprit plein de confiance en ses propres forces, vous ferez aussi qu’il présumera trop de lui même et qu’il se promettra de soi plus qu’il ne peut faire[1] ce qui entraîne avec soi la né-

  1. Il y a ici quelque lacune ; car c’est en don-