Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/225

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observation : qu’il est une certaine relation, une certaine analogie entre le bien de l’âme et le bien du corps. Car, de même que le bien du corps, comme nous l’avons dit, consiste dan$ la santé, la beauté, la vigueur et la volupté ; de même, si nous envisageons le bien de l’âme d’après les principes de la morale, nous verrons clairement qu’il tend à ce quadruple but ; à rendre l’âme saine et exempte de troubles ; belle et parée de véritables grâces ; forte et agile, pour exécuter toutes les fonctions de la vie ; enfin sensible et non stupide ; en un mot, conservant un vif sentiment de la vraie volupté et capable de jouissances honnêtes. Or, ces quatre sortes d’avantages, qui se trouvent si rarement réunis dans le corps, se trouvent tout aussi rarement ensemble dans l’âme. Car vous verrez assez de gens distingués par la vigueur de leur génie et par la force de leur âme, qui ne laissent pas d’être infestés par des agitations, et dont les mœurs manquent jusqu’à un certain point de grâce et d’é-