Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/233

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prudence dans les affaires, et prudence dans le gouvernement.

Quant aux manières, il ne faut certainement pas y mettre d’affectation, beaucoup moins encore de la négligence ; car cette prudence qui sait les régler, annonce une certaine dignité dans le caractère, et donne de grandes facilités pour toutes les affaires, tant publiques que privées. En effet, de même que l’action est d’un si grand prix pour l’orateur (quoique ce soit quelque chose d’extérieur), qu’on la préfère à ces autres parties au fond plus importantes, et qui tiennent davantage à l’intérieur : c’est ainsi que, dans un homme du monde, les manières et la méthode qui le gouverne (bien qu’elle ne roule que sur des choses toutes extérieures), ne laisse pas d’occuper, sinon le premier rang, du moins une place distinguée. En effet, quelle influence n’a pas l’air même du visage, et la manière de le composer ? c’est avec raison qu’un poëte a dit :

Gardez-vous de détruire l’effet de votre discours par l’air de votre visage.