Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/234

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Car l’on peut, par l’air de son visage, détruire toute la force d’un discours, et en détruire tout l’effet ; et l’on peut effacer, par l’air de son visage, les faits tout aussi bien que les discours ; si nous en croyons Cicéron, qui, en recommandant à son frère de témoigner beaucoup d’affabilité au peuple de son gouvernement, observe que cette affabilité ne consiste pas seulement à se rendre accessible, mais de plus à montrer un visage gracieux à ceux par qui on se laisse approcher. Que sert, dit-il, de tenir sa porte ouverte, si l’on tient son visage fermé ? Nous voyons aussi qu’Atticus, vers le temps de la première entrevue de Cicéron avec César, la guerre étant encore allumée, l’exhorte par lettres, très sérieusement, à composer avec soin son geste et l’air de son visage, à lui donner de la gravité et de la dignité. Que si telle est la puissance d’une physiognomie et d’un visage composé avec soin, quelle sera donc celle des entretiens familiers, et de toutes ces autres parties