Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/240

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ne se rapporte qu’à l’agrandissement particulier de chaque individu. Elle recueille et suggère une infinité de petits moyens, dont l’ensemble peut servir à chacun de tablettes et de codicille secret. Mais avant de descendre aux espèces, nous ferons quelques observations préliminaires sur la science des affaires en général. Cette doctrine des affaires est un sujet que personne jusqu’ici n’a traité d’une manière qui répondît à son importance ; et c’est sans contredît au grand préjudice de la réputation, tant des lettrés mêmes que des lettres ; car c’est de là qu’est né cet inconvénient, qui est pour les savans une vraie tache. Cet inconvénient est l’opinion où l’on est, que l’érudition et l’habileté dans les affaires sont rarement réunies. En effet, si l’on y fait bien attention, de ces trois sortes de prudence qui, comme nous l’avons dit, se rapportent à la science civile, celle qui regarde les manières, est presque méprisée des savans, qui la regardent comme je ne sais quoi de servile,