Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/375

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successivement par tant d’emplois et de charges honorables, comme par autant de degrés, ai été élevé à la plus haute magistrature de ce royaume ; honneur que j’ai dû plutôt à la faveur et à l’indulgence de Votre Majesté qu’à mon propre, mérite ; qui ai exercé cette magistrature durant quatre années entières ; et qui, à tant de titres, puis me regarder comme instruit par une longue expérience ; moi enfin qui ai été honoré, pendant dix-huit ans sans interruption, des entretiens et des commandemens de Votre Majesté (avantage qui, d’une souche même, auroit pu faire un politique), et qui, entr’autres genres de connoissances, ai fait une longue étude de l’histoire et des loix. Et toutes ces choses, si je les rappelle, ce n’est point du tout par jactance, et pour donner une haute idée de moi à la postérité ; mais bien plutôt parce que je pense qu’il importe quelque peu à la dignité des lettres, qu’un homme, quel qu’il puisse être, né plutôt pour les lettres que pour tout autre genre d’occu-