Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/386

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ves et de manœuvres. Il en est, à cet égard, des états comme des taillis : si on laisse un trop grand nombre de baliveaux, le bois qui repoussera ne sera pas bien net et bien franc ; mais la plus grande partie dégénérera en buissons et en broussailles. C’est ainsi que chez les nations où la noblesse est trop nombreuse, le bas-peuple sera vil et lâche, et dégénérera à tel point, que sur cent têtes, à peine en trouvera-t-on une capable de porter un casque, sur-tout s’il s’agit de l’infanterie, qui le plus ordinairement est la principale force des armées : ainsi, on aura une grande population, et peu de forces réelles. Or, ce que nous avançons ici, il n’est point d’exemples qui le prouvent mieux que ceux de l’Angleterre et de la France. Car, quoique l’Angleterre le cède de beaucoup à la France pour l’étendue du territoire et le nombre des habitans, elle ne laisse pas d’avoir presque toujours l’avantage dans les guerres, par cette raison-là mê-