Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/409

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pléer, reste la seconde ; savoir : celle qui a pour objet la justice universelle, ou les sources du droit.

Si quelques auteurs ont écrit sur les loix, c’est en philosophes ou en jurisconsultes qu’ils ont traité ce sujet. Quant aux philosophes, ils ont proposé une infinité de choses fort belles pour le discours, mais trop éloignées de la pratique ; et les jurisconsultes, assujettis, dévoués à la lettre des loix de leur patrie, ou même des loix romaines ou pontificales, n’ont pas suffisamment usé de la liberté de leur jugement ; et tout ce qu’ils disent sur ce sujet, ils semblent le dire du fond d’une prison. C’est sans contredit un genre de connoissances qui appartient aux hommes d’état, c’est à eux qu’il faut demander ce que comportent la nature de la société humaine, le salut du peuple, l’équité naturelle, les mœurs des nations, les diverses formes de gouvernement. Ainsi, c’est à eux de donner leurs décisions sur les loix, d’après les principes et les préceptes, soit de l’équité