Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/104

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Nous montrerons, et c’est une distinction que nous espérons établir à jamais (mais à la honte de l’école toute entière, qui ne rougit point d’adresser ses premiers hommages à des spéculations non

    lité des choses toute cette science idéale, on retombe avec nous dans l’infini, sans s’être procuré le fil de l’analyse pour s’en tirer, et l’on court de méprise en méprise. Car les être » qui peuplent cet univers, tous immédiatement ou médiatement contigus, tous sans cesse agissans et réagissons les uns sur les autres, sont tous causes et effets, buta et moyens, principes et fins les uns par rapport aux autres : il n’est point d’isle dans l’univers ; tout tient à tout, et il y a de tout dans tout : le sujet de nos études est infini, et l’homme est fini ; tel est le véritable point de la difficulté qu’il se propose ici et le moyen de la lever n’est pas de l’oublier, mais au contraire d’y penser continuellement ; autrement le travail dont on s’est dispensé dans un temps, il faut le faire dans un autre et toute la peine qu’on s’épargne dans le présent, on l’entasse sur l’avenir ; et tel est le véritable fruit de cette philosophie toute contemplative qui substitue les abstractions à l’expérience.