Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Nous ne pourrons défendre victorieusement, et recouvrer nos droits sur la nature qu’en réitérant les actions. Ainsi, le service complet pour la mémoire se divise en trois parties, savoir : les lieux

    du premier coup, parce qu’il n’en est point d’assez complète pour embrasser en entier son objet. D’un autre coté, le tâtonnement seul n’est qu’un bâton d’aveugle, comme l’indique le mot qui l’exprime ; mais un tâtonnement savant et opiniâtre, combiné avec des règles fixes et sûres, peut tout dans la théorie et la pratique. Tel est l’esprit de sa méthode, dont nous voyons un exemple éternellement subsistant dans la nature même qui a aussi ses loix fixes et son tâtonnement ; elle semble quelquefois manquer son coup (témoin les monstres et les sujets difformes), par la même raison que nos règles sont souvent en défaut ; parce que toutes les conditions nécessaires pour exécuter son œuvre, ne se trouvent pas toujours réunies ; rien de plus simple ; l’agent universel tâtonne, dans l’homme et hors de l’homme ; il est le même par-tout : le meilleur modèle pour l’homme est la puissance même qui l’a formé, qui l’anime ; et comme dans la nature tout essaie, la première de toutes les règles est d’essayer beaucoup.