Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/161

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chaud, du froid, du blanc, du noir, sont beaucoup moins trompeuses ; encore ces dernières mêmes deviennent-elles souvent confuses et incertaines, par différentes causes, telles que la nature variable de la matière, l’enchaînement de toutes les parties de la nature, et la prodigieuse complication de tous les sujets. Mais toutes ces autres notions dont on a fait usage jusqu’ici sont autant d’aberrations (écarts, erreurs)[1] ; aucune n’a été extraite de l’observation et de l’expérience par la méthode convenable.

XVII.

Même licence et même aberration dans la manière de former et d’établir les axiomes, que dans celle d’abstraire les notions ; et l’erreur est dans ces propositions mêmes qu’on qualifie ordinai-

  1. Mot qui fait d’avance allusion à l’aberration des étoiles fixes, découverte depuis et expliquée par Bradley et Molineux, astronomes anglois.