Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/167

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nouveaux faits[1]. Que si par hazard quelque fait contradictoire qu’on n’avoit pas d’abord aperçu se présente tout-à-coup, on sauve le principe à l’aide de quelque frivole distinction ; au lieu qu’il auroit fallu corriger d’abord le principe même[2].

  1. On peut, d’un certain nombre de faits, bien choisis et analysés avec soin, extraire un principe et l’établir solidement ; puis de ce principe consolidé déduire un grand nombre de faits qu’on n’avoit pas été obligé de considérer pour le former ; et même qu’on ne connoissoit pas ; on le peut, dis-je, par la méthode exposée dans le second livre, et dont l’avantage propre est de prouver, en formant et établissant un principe qu’il n’a et ne peut même avoir d’exception. Au lieu que d’un principe découvert ou établi par la méthode ordinaire, c’est-à-dire, par voie de simple énumération, par une sorte d’accumulation de faits et sans aucun choix, on ne peut déduire que les faits dont il est l’énoncé collectif, c’est-à-dire qu’on n’en peut tirer que ce qu’on y a mis comme l’a observé l’abbé de Condillac.
  2. C’est ainsi que nous rectifions naturellement les principes les plus solides, d’après lesquels nous