Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/195

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pect à ces premières maximes qu’il s’est faites ; elles sont pour lui comme sacrées et inviolables ; genre de préjugés qui a les plus pernicieuses conséquences. C’étoit donc une réponse fort judicieuse que celle de cet ancien, qui, voyant suspendus dans un temple des portraits de navigateurs, qui, ayant fait un vœu durant la tempête s’en étoient ainsi acquittés, après avoir échappé au naufrage ; et pressé par cette question de certains dévots Eh bien, reconnoissez-vous actuellement qu’il y a des Dieux ? répondit sans hésiter : À la bonne heure ; mais montrez-nous aussi les portraits de ceux qui, ayant fait un vœu n’ont pas laissé de périr. Il en faut dire autant de toutes les opinions ou pratiques superstitieuses, telles que les rêves de l’astrologie judiciaire les interprétations de songes, les présages, les némésis[1],

  1. Ce n’est pas au hazard qu’il dit les némésis ; car les poëtes anciens ne sont point d’accord sur cette sorte de divinité. Chez les uns c’est la