Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/197

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plus excité par les preuves affirmatives que par les négatives ; quoique, suivant les principes de la droite raison, il dût se prêter également aux unes et aux autres, et les peser toutes avec le même soin. On peut même tenir pour certain, qu’au contraire, lorsqu’il est question d’établir ou de vérifier un principe l’exemple négatif a beaucoup plus de poids  (c).

XLVII.

Ce qui remue le plus fortement l’entendement humain, c’est ce que l’esprit conçoit aisément, et qui le frappe aussitôt ; en un mot, ce qui se lie aisément aux idées dont l’imagination est déjà remplie et comme enflée. Quant aux autres idées, par l’effet naturel d’une prévention dont il ne s’aperçoit pas lui-même, il les contourne, il les façonne, il les suppose tout-à-fait semblables à celles dont la mémoire est déjà comblée. Mais faut-il passer rapidement de ces idées si familières à des faits très éloignés et très