Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/251

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qu’arrive-t-il de là ? Qu’on ne cesse d’abstraire la nature (de substituer aux êtres réels de simples abstractions), jusqu’à ce qu’on soit arrivé à une matière purement potentielle[1] et destituée de toute forme déterminée, ou qu’on ne cesse de diviser la nature (de diviser et subdiviser les corps par la pensée), jusqu’à ce qu’on soit arrivé aux atomes ; toutes choses qui, même en les supposant vraies, ne contribueroient presqu’en rien à adoucir la condition humaine.

    ses les plus communes ; car dès-lors il trouve toujours sous sa main ce qu’il désire ; ne voulant jamais que ce qu’il peut, il peut toujours, par cela même, tout ce qu’il veut, et il est toujours content. C’est parce que nous aspirons aux choses rares que la science, la puissance et la félicité ne sont pas communes.

  1. Terme scholastique : il signifie qui n’est pas actuellement ceci ou cela mais qui peut le devenir ; ou encore qui n’a pas nécessairement et constamment telles ou telles formes, mais qui peut les revêtir successivement. Voyez la note  (o).