Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/274

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de convenir que s’il est par-tout, il y est incognito ; et, selon toute apparence il ne veut par être vu, puisqu’il reste caché. C’est donc une sorte d’impiété que de le chercher ; et ce seroit, en quelque manière, se conformer à sa volonté, que de perdre quelquefois de vue les causes finales, pour mieux étudier les effets physiques ; et de l’oublier un peu lui-même, pour mieux faire ce qu’il veut, ou pour mieux observer ce qu’il veut bien laisser voir. Telles sont les raisons alléguées par ceux qui, dans cette importante question des causes finales, soutiennent la négative ; mais l’affirmative n’est pas moins fortement appuyée par ceux qui la défendent. La recherche des causes finales, disent ces derniers, est beaucoup plus intéressante pour nous, que celle des causes physiques ; et il nous importe beaucoup moins de savoir que tel agent, appliqué de telle manière à tel sujet, produit tel effet physique, dont à la rigueur nous pouvons nous passer, puisque dès long-temps nous possédons et le nécessaire, et l’utile, et le commode, entrelacé avec l’inutile ; que de savoir s’il y a en effet un Dieu dans l’univers, si l’homme a une destination, et quelle est précisément cette destination. Nul doute, disent encore les premiers, que cette question ne soit de première utilité, pourvu, toutefois, qu’on la traite dans la morale, où est sa