Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/300

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montrer, est presque toute dans le seul choix des faits. Je ferai voir par la suite, que le plus souvent, à l’aide de trois faits, souvent aussi à l’aide de deux, quelquefois même à l’aide d’un seul, on peut inventer ou établir solidement un principe, et que les règles qui doivent diriger dans ce choix, se réduisent au même nombre. Cette dernière logique, outre qu’elle est plus facile et plus expéditive, a encore l’avantage d’être plus pittoresque et de parler à l’imagination. Or, l’élection des faits, que Bacon a ici en vue, est, dans cet ouvrage, l’objet principal, comme le premier objet, dans un État, est le choix des hommes ; et nous verrons bientôt qu’il suit, dans le choix des faits, à peu près la même méthode que nous suivons dans l’élection de nos magistrats ; je veux dire, qu’il commence par exclure de ses tables toua les sujets qui ont des qualités manifestement opposées au but de la recherche ou de l’examen : conformité de marche qui ne doit point étonner, puisque, dans les deux cas, l’état de la question est absolument le même. Quelles sont, dit le physicien, parmi telles causes soupçonnées ou proposées, celles qui produisent constamment l’effet à expliquer, à prédire ou à produire ? et quels sont, dit le politique, parmi les sujets proposés, les plus capables, par leur patriotisme et leurs talens, de faire de bonnes loix, ou de les appliquer ? Ce sont, de part