Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/350

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ne faisoit qu’y tournoyer, que s’y embarrasser, comme dans un labyrinthe : au lieu que la véritable méthode conduit, à travers les forêts sombres de l’expérience, par un sentier bien droit et toujours le même, au pays découvert des axiomes.

LXXXIII.

Cette mauvaise habitude, que nous voulons détruire, s’est fortifiée par une opinion, ou plutôt par une manière d’apprécier les choses désormais invétérées ; mais où il n’entre pas moins d’orgueil que d’ignorance : eh ! n’est-ce pas, s’écrient-ils, rabaisser la majesté de l’esprit humain, que de vouloir le tenir si long-temps attaché à de grossières expériences, à tous ces détails minutieux, à ces objets soumis à l’empire des sens, et aussi limités que la matière dont ils sont composés ? Les vérités de cet ordre ajoutent-ils, exigent de pénibles recherches ; elles n’ont rien qui élève l’âme, quand on les médite ; elles donnent au