Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/374

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s’imposent à eux-mêmes. Et cette pusillanimité n’est pas entièrement exempte de morgue et d’arrogance. D’abord, une excuse que ne manquent pas de se ménager, dans chaque art, ceux qui le professent, c’est de tirer de sa foiblesse même un prétexte pour calomnier la nature ; et ce à quoi leur art ne peut atteindre, de le déclarer, d’après ses prétendues règles, absolument impossible. Or, cet art-là, selon toute apparence, ne perdra pas son procès, attendu qu’il est ici juge et partie. Et cette philosophie aussi sur laquelle nous nous reposons, fomente et caresse, pour ainsi dire, certaines opinions, dont le but, pour peu qu’on y regarde d’un peu près, paroît être de persuader qu’on ne doit attendre de l’art ou de l’industrie humaine, rien de grand, rien de vraiment puissant, rien, en un mot, qui signale l’empire de l’homme sur la nature. Tel est l’esprit de leurs assertions sur la différence essentielle qu’ils supposent entre la chaleur des astres et celle du feu artificiel, sur la mixtion, etc.