Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/397

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les et à ces autres moyens de communication qui les dispersent en tous lieux, ni les tyrans moraux, ni les tyrans physiques, ne pourront plus effacer la science acquise ; et désormais subsistant jusque la fin des siècles, elle ira toujours en croissant ; compensation bien nécessaire pour alléger les maux auxquels seront exposés nos infortunés descendans, par le refroidissement successif de cette planète, que semblent démontrer les trois faits suivans : 1°. Le résultat des observations météorologiques que j’ai recueillies dans différons auteurs, est, qu’en Europe, le froid et l’humidité vont toujours en augmentant depuis 1740, comme l’a avancé Toaldo, météorologiste de Padoue ; 2°. les glaces flottantes dans la mer du nord gagnent de plus en plus vers le midi 3°. les glaciers de la Suisse croissent aussi d’années en années, et dans toutes les directions. Le lecteur attentif doit sentir la force de la preuve tirée de ces trois faits réunis. Le premier fait n’est rien par lui-même ; mais joint aux deux autres, qui seuls pourroient suffire, il acquiert une nouvelle force probante qu’il leur communique. Il n’y a ici ni hazard, ni cause locale ; c’est une cause générale et continue qui agit et M. de Buffon a raison. Ainsi le monde ira en vieillissant de plus en plus et par trois causes ; savoir : 1°. La cause qui, en éternisant toutes les connoissances acquises, tend à grossir,