Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/403

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lons exposer, ne sont pas la moindre partie. Car, ces motifs ôtés, tout ce que nous pourrions dire sur ce sujet, serviroit plutôt à affliger les hommes à pure perte, c’est-à-dire, à les forcer de rabattre prodigieusement du prix excessif qu’ils attachent à ce qu’ils possèdent déjà, et à les en dégoûter, à leur faire apercevoir et sentir plus vivement le malheur trop réel de leur condition, qu’à ranimer leur courage et à aiguillonner leur industrie par rapport à l’expérience. Il est donc temps d’exposer ces conjectures et ces probabilités sur lesquelles nous fondons nos espérances. En quoi nous suivrons l’exemple de Christophe Colomb, qui avant d’entreprendre cette navigation fameuse dans l’océan atlantique, commença par proposer les raisons d’après lesquelles il se flattoit de découvrir de nouvelles terres et un nouveau continent ; raisons qui, ayant été d’abord rejetées, mais ensuite confirmées par l’expérience, furent ainsi le principe et la source des plus grandes choses.