Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/415

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ment de suffisantes informations, et de donner une base à la philosophie. Ces deux sortes d’histoires déjà si différentes à une infinité d’autres égards, diffèrent encore en ce point, que la premières borne à une simple description des diverses espèces de corps qu’offre la nature, et ne dit rien de ce grand nombre d’expériences que fournissent les arts méchaniques. Dans les relations ordinaires d’homme à homme, la plus sûre méthode pour découvrir le naturel et les secrets sentimens de chaque individu, est de l’observer dans les momens de trouble et de vive émotion. Il en est de même des mystères de la nature ; elle laisse plus aisément échapper son secret lorsqu’elle est tourmentée et comme vexée par l’art, que lorsqu’on l’abandonne à son cours ordinaire, la laissant dans toute sa liberté. Quand l’histoire naturelle, qui est la base et le fondement de l’édifice, sera plus ample et d’un meilleur choix, ce sera alors seulement qu’on pourra espérer beaucoup