Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/460

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les élémens du beau, ils lui faisoient une dernière question, dont la réponse naturelle étoit une proposition composée, qui réunissoit tous ces élémens ; proposition qui étoit la définition complète, sinon du beau en général, du moins de celui dont l’homme peut avoir le sentiment et l’idée. Supposons encore qu’on nous demande une définition de la symétrie ; l’étymologie de ce mot qui répond, dans notre langue à celui de commensuration, que j’y forge exprès, ne peut nous donner entièrement cette définition ; elle n’indique qu’une de ces conditions dont la réunion constitue la symétrie ; savoirs : l’égalité de mesure ou de dimensions. Mais comme le corps humain est presque entièrement composé de parties assemblées deux à deux, et symétriquement, choisissons-en deux très apparentes, par exemple, les deux yeux. Cela posé, si l’un des deux yeux étoit plus grand ou plus petit, d’une autre forme, d’une autre couleur, dans une autre attitude (plus droit ou plus oblique, ou dans un autre plan, etc.), plus en avant ou plus en arrière, plus haut ou plus bas, plus voisin ou plus éloigné de la racine du nez, enfin du même côté, que l’autre œil, etc. chacun voit aisément qu’il n’y auroit plus de symétrie ; car il est plus aisé lorsqu’elle manque dans un sujet, de s’apercevoir qu’elle n’y est pas, que de dire, lorsqu’elle y est, en quoi précisément elle