Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/471

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CXVIII.

On rencontrera aussi dans notre histoire naturelle, et parmi les expériences qui en font partie, bien des choses dont les unes paroîtront communes et de peu d’importance ; d’autres basses même et grossières ; d’autres enfin trop subtiles, purement spéculatives, et de fort peu d’usage ; tous objets qui, ainsi envisagés, pourront détourner les hommes de leurs études en ce genre, et à la longue les en dégoûter.

Quant à ces observations qui paroissent triviales, que les hommes, pour apprécier ce jugement, daignent ouvrir les yeux sur leur conduite ordinaire à cet égard ; car voici ce qu’ils font le plus souvent. Lorsqu’ils rencontrent des faits rares, ils veulent absolument les expliquer, et ils croient y réussir, en les rapportant et les assimilant aux faits les plus communs ; quant à ces faits si communs, ils ne sont point du tout curieux d’en connoître les causes ; mais ils les admettent