Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/505

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d’étendre l’empire et la puissance du genre humain tout entier, sur l’immensité des choses ; cette ambition (si toutefois on doit lui donner ce nom), on conviendra qu’elle est plus pure, plus noble et plus auguste que toutes les autres : or, l’empire de l’homme sur les choses n’a d’autre base que les arts et les sciences, car on ne peut commander à la nature qu’en lui obéissant.

Et ce n’est pas tout : si l’utilité de telle invention particulière a bien pu exciter l’admiration et la reconnoissance des hommes, au point de regarder tout mortel qui a pu bien mériter du genre humain par quelque découverte de cette nature, comme un être supérieur à l’humanité, quelle plus haute idée n’auront-ils pas de celui qui aura inventé un moyen qui rend toutes les autres inventions plus promptes et plus faciles ? Cependant, s’il faut dire la vérité toute entière, de même que, malgré les continuelles obligations que nous avons à la lumière, sans laquelle nous ne pourrions ni diriger