Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

veur de son sentiment, l’exemple de ce refroidissement artificiel qu’on produit à l’aide d’un mélange de salpêtre et de neige, où de glace pilée. Mais tant s’en faut que nous soyons en état de terminer cette question, que nous n’en savons pas même assez pour pouvoir affirmer qu’il existe une chaleur positive, c’est-à-dire, des corps naturellement chauds ou échauffans ; ou si ce n’est qu’un certain état, un certain mode particulier et accidentel des corps ; par exemple, un mouvement. Bacon lui-même est de ce dernier sentiment ; et ce sera le résultat, du moins provisoire, de la recherche actuelle.

(d) D’où naît une sorte de combat et d’antipéristase, etc. Le lecteur nous demandera peut-être ce que c’est que cette antipéristase dont les anciens parlent si souvent, et qu’on retrouve aussi dans quelques écrits modernes ? Nous répondrons, en premier lieu, que si, pour découvrir la signification de ce mot, on a recours à son étymologie, on trouvera qu’il désigne la réaction d’un corps ambiant et de nature contraire. Nous observerons, en second lieu, que les anciens attachoient à ce mot une signification beaucoup plus étendue, et qu’ils l’employaient pour désigner l’état respectif de ces puissances opposées qui, en se fournissant réciproquement un point d’appui, un sujet d’action, rendent ainsi toutes les actions possibles, et