Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

métaux, lesquels étant des corps très compacts, ne s’enflent et ne se dilatent pas aisément ; cependant leur esprit, après s’être dilaté en lui-même (dans l’espace qui lui est propre), et avoir fait effort pour se dilater encore davantage, finit par détacher tout-à-fait et pousser devant lui les parties les plus grossières, et par les convertir en liquide. Et si la chaleur même devient encore plus forte, il dissout une grande partie de ces molécules et les convertit en une substance volatile.

Cette première différence est encore visible dans le fer ou dans les pierres, espèces de corps qui, à la vérité, ne se fondent et ne se liquéfient point, mais qui ne laissent pas de s’amollir à un degré très sensible. Il en faut dire autant des verges de bois, qui, étant un peu chauffées dans les cendres chaudes, deviennent flexibles.

Mais il n’est point de corps où ce mouvement expansif soit plus sensible que dans l’air, qui, par le plus foible degré de chaleur, se dilate visiblement et d’un mouvement continu, comme on le voit dans l’exemple 38, table III.