Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/253

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distance, un aimant armé n’attire pas le fer avec plus de force que ne le fait un aimant non armé. Mais si vous approchez davantage le fer, alors l’aimant armé portera un poids beaucoup plus grand que le même aimant sans armure ; différence qui n’a d’autre cause que l’analogie de substance du fer avec d’autre fer. Mais cette propriété-là étoit tout-à-fait clandestine et voilée dans le fer, avant qu’on se fût avisé de le mettre en contact avec l’aimant. D’où il suit évidemment que la forme de l’attraction est quelque chose qui, dans l’aimant, est fort et actif ; mais qui, dans le fer, est foible et caché. On a aussi observé que de petites flèches de bois, sans pointes de fer, décochées à l’aide de grands arbalètes, pénétroient plus avant dans le bois, par exemple, dans le flanc d’un vaisseau, que ces mêmes flèches armées de pointes de fer ; ce qui vient encore de l’analogie de substance du bois avec le bois, quoique cette propriété du bois y fût tout-à-fait cachée avant qu’on en