Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/297

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volans[1], entre les oiseaux et les poissons ; les chauve-souris, entre les oiseaux et les quadrupèdes ;

Et même cet animal grimacier qui ressemble si fort à notre espèce, et n’en est pas plus beau.

Enfin, tous ces fétus qui tiennent de deux espèces, ou d’un plus grand nombre.

  1. C’est un poisson, de la grosseur du merlan, dont le vol est fort pesant et fort court, Il est ai stupide, que lorsqu’un vaisseau se trouve dans la direction de son vol, n’ayant pas même l’instinct de s’en détourner, il donne contre les mâts ou les manœuvres, et tombe sur le tillac. C’est peut-être le plus malheureux de tous les êtres sensibles. S’élève-t-il dans les airs, cent espèces d’oiseaux l’y guettent pour le saisir dans ce vol si court ; se réfugie-t-il dans les eaux, cent espèces de poissons l’y attendent pour le dévorer. Mais il se peut aussi que sa stupidité même le rende inaccessible à la crainte, où que habitude de la peur la lui rende moins pénible qu’aux autres animaux à peu près comme à certains individus de notre espèce, qui, à force de trembler en bonne compagnie, finissent par ne plus rien craindre.