Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/301

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terrer, en quelque manière, l’entendement.

En effet, il est à craindre qu’à la vue de ces chef-d’œuvres de l’art, qui sont comme les sommités, ou le comble de l’industrie humaine, l’entendement, frappé d’une excessive admiration, ne soit arrêté dans sa marche, et lié comme par une sorte de maléfice, relativement aux inventions en ce genre ; qu’il ne puisse plus s’accoutumer à d’autres opérations, et ne pousse la prévention jusqu’au point de s’imaginer qu’on ne peut plus rien exécuter dans le même genre, qu’en suivant précisément les mêmes procédés, ou tout au plus en redoublant d’attention, en opérant avec plus de précision, et faisant ses préparatifs avec plus de soin.

Mais, loin de le penser, on doit au contraire tenir pour certain que tous ces procédés inventés et observés jusqu’ici, ne composent qu’une pratique assez pauvre et assez mesquine ; que tout grand accroissement de puissance dé-