Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/330

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corps rares et ténues, vers la circonférence des cieux ; les uns et les autres tendent aux lieux qui leur sont propres. Or, quant à la supposition de ces lieux, toute accréditée qu’elle est dans les écoles, je dis que c’est une idée tout-à-fait inepte et puérile, que de supposer ainsi que le lieu puisse quelque chose. En effet, les philosophes semblent plaisanter, lorsqu’ils disent que si l’on perçoit la terre, dès que les corps graves seroient arrivés au centre, ils s’y arrêteroient. C’est attribuer bien de la vertu et du pouvoir à un point mathématique, à un pur néant, que de le supposer capable de faire telle chose, et d’attirer telle autre[1]. Disons plutôt que la seule

  1. De ce que dit ici Bacon, il ne faut tirer aucune conséquence contre le système de Newton ; quoique Newton et ses disciples disent aussi assez souvent ; et pour abréger, que les corps placés à la surface d’une planète, tendent à son centre ; ce qui ne signifie pas que ce centre ait réellement une vertu attractive, mais que le résultat de toutes les attractions particulières et réciproques des