Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/352

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Mais voici quel exemple de la croix l’on pourroit trouver sur ce sujet : si on lit dans quelque histoire digne de

    ce genre de règles auxquelles il donne le nom d’exemples de la croix : ainsi, quand le fait pris pour exemple seroit faux, et la règle mal appliquée ; si d’ailleurs cette règle étoit bien éclaircie par l’exemple, cette fausse application d’une règle sûre ne laisseroit pas de nous mettre sur la voie pour l’appliquer mieux, et le principal objet seroit rempli ; l’esprit faux, mais inventif, est tributaire né de l’esprit juste. La seule faute que nous paroisse commettre Bacon, dans l’exposé de sa règle, c’est de pécher contre une autre ; savoir : qu’en cherchant des exemples pour éclaircir quelque règle, il faut d’abord rejeter tous ceux qui peuvent faire naître des doutes, ou qui exigent une longue discussion ; parce qu’ils ont le double inconvénient de fixer presque entièrement sur l’exemple l’attention due à la règle même, et de faire douter de l’utilité ou de la sûreté de cette règle. Il faut, autant qu’il est possible, dans l’exposé de chaque règle, employer deux exemples : l’un, de vérité ; l’autre, d’utilité : le premier, fort commun, trivial mème, qui, en conduisant le lecteur à des résultats connus et incontestables, lui prouve que la règle est sûre ; l’autre, extraordinaire, qui, en