Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/392

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tention À ces perceptions, qui les compare et les combine, est actif. Ainsi le matérialisme ne peut se prévaloir de ce que nous venons de dire.

(c) Il faut donc tourner toute son attention vers les similitudes et les analogies. Tout ce passage, et même tout cet aphorisme, s’adresse à certains naturalistes collectifs, grands accapareurs de faits, dont l’esprit avide d’observations de toute espèce ; où ils ne cherchent d’autre mérite que celui du nombre et de la diversité, et accablé par la masse énorme de cette science ; sans choix, sans ordre et sans but, devient inhabile à la digestion de la science acquise, et à la génération d’une science nouvelle. À proprement parler, des observations dont on ne conclut rien, ne méritent pas le nom de science ; ce n’est tout au plus qu’un spectacle bon pour amuser des oisifs, qu’une sorte de lanterne magique où passent successivement une infinité d’objets inutiles à ceux qui les regardent, et utiles seulement à ceux qui les montrent. Cependant, pour ne pas tomber dans une opinion fausse, en exagérant une opinion vraie, convenons que, dans ces vastes collections de faits qui ne sont dirigés vers aucune théorie, l’on trouve du moins des matériaux, en attendant un ouvriers et que des connoissances, même stériles, sont pourtant des connoissances. Quoi qu’il en sait, si un individu de notre espèce étoit assez attentif, et vivoit