Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/409

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le phénomène A a pour cause le phénomène B, ou le phénomène C, deux phénomènes tels que l’un ou l’autre a nécessairement lieu, et qu’ils ne peuvent avoir lieu tous deux à la fois ; en sorte que, l’un étant exclus, l’autre s’ensuit nécessairement ; ou que l’un étant supposé, l’autre est nécessairement exclus. Or, je dis que le phénomène C n’est pas la véritable cause du phénomène A car C n’est susceptible que des trois modes D, E et F : or, le mode D ne peut produire le phénomène A, par telle raison ; il en est de mème de E et de F : donc le phénomène C n’est pas et même ne peut être la cause du phénomène A. Donc la véritable cause du phénomène A est le phénomène B ; ce qu’il falloit démontrer.

Mais, si un exemple de la croix n’est le plus souvent qu’une combinaison du dilemme avec le disjonctif, comme chacune de ces deux formes élémentaires peut pécher de plusieurs manières, et donner lieu à plusieurs espèces différentes de paralogismes, il s’ensuit que ces paralogismes peuvent aussi se combiner dans l’exemple de la croix, et que cette forme de raisonnement est plus sujette à erreur que toute autre. Les deux principales sources de ces erreurs sont les exclusions mal fondées et les énumérations incomplètes. La première consiste à regarder comme s’excluant réciproquement deux choses, par exemple, deux causes qui