Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/59

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vement à ces surfaces ; car cette couleur peut être envisagée de trois manières ; savoir : dans le sens de l’homme qui la perçoit, dans la lumière même dont elle est un mode, et dans les surfaces qui la réfléchissent.

(d) Et les efforts continus de l’esprit, etc. Il ne s’agit pas ici de l’âme immatérielle, mais de ce fluide, subtil et actif, connu ou plutôt désigné sous le nom d’esprits animaux, qui a organisé le corps, qui le conserve et le reproduit, qui exécute toutes les fonctions et qui parcourt sans cesse toutes les parties, s’élançant avec la rapidité de l’éclair aux lieux où il est appelé par le plaisir ou la douleur, où une irritation quelconque. Cet esprit qui travaille ainsi, il faut le distinguer avec soin de cet autre esprit, jugé immatériel et d’une nature bien supérieure, qui raisonne, tandis que l’autre travaille. Au reste, il ne faut pas que ce mot d’esprit effarouche le lecteur ; on dit bien l’esprit de nitre, l’esprit de vin, etc. pourquoi ne diroit-on pas aussi l’esprit animal, l’esprit de l’homme, etc. ? Car au fond, le nom n’y fait rien ; il faut, dans le choix des dénominations, se conformer à l’usage, et l’usage n’est-il pas de donner le nom d’esprit à toute cause qu’on n’a pas l’esprit de découvrir ? C’est un terme consacré pour marquer un déficit dans l’esprit humain, et le plus sûr est de l’adopter, jusqu’à ce que, connoissant mieux ce qu’il désigne,