Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/110

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Par exemple, il est bon d’observer que, dans une infusion de rhubarbe, on obtient d’abord la qualité purgative, puis l’astrictive. Nous avons éprouvé quelque chose de semblable relativement à l’infusion de violette dans du vinaigre ; opération où l’on extrait d’abord l’odeur la plus suave et la plus délicate de la fleur, puis une partie plus terrestre qui altère cette odeur. C’est pourquoi, si l’on met des violettes à infuser durant vingt-quatre heures, l’on n’obtient ainsi qu’une odeur très foible. Mais, comme l’esprit odorant (recteur) de cette fleur est en très petite quantité, si l’on réitère six fois l’infusion, en ayant chaque fois l’attention de ne la faire durer qu’un quart d’heure, et de renouveler les violettes, alors on aura un extrait de la première qualité. Par le moyen de cette réitération, quoique les violettes, ainsi renouvelées, ne soient restées qu’une heure et demie en infusion, on obtiendra une odeur qui ne le cédera point à celle de la plante même, et qui subsistera une année entière. Il