Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ration, et les convertissent en leur propre substance ou en leur propre nature. Telle est d’abord la flamme qui, en se multipliant par le moyen de l’huile et des vapeurs huileuses, ses alimens propres, engendre de nouvelle flamme. Tel est aussi l’air qui, en se multipliant par le moyen de l’eau et des vapeurs aqueuses, engendre de nouvel air. Tel est encore l’esprit, soit végétal, soit animal, qui, en se multipliant à l’aide des parties les plus ténues de ses alimens, tant aqueux que huileux, engendre aussi de nouvel esprit. Telles sont enfin les parties solides des plantes et des animaux, comme la feuille, la fleur, la chair, les os, et ainsi des autres ; toutes parties dont chacune tire des sucs alimentaires une substance qu’elle s’assimile, qu’elle s’approprie, et qui sert à réparer ses pertes continuelles. Car personne, sans doute, ne prendra plaisir à extravaguer avec Paracelse, qui, aveuglé par ses distillations, vouloit que la nutrition s’opérât par voie de simple séparation : selon lui, le pain et la viande