Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/189

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mouvement très réel. Qu’il nous soit permis de l’appeler mouvement tendant à l’inertie, ou d’horreur pour le mouvement[1]. C’est par celui-ci que la terre, en vertu de sa seule masse, demeure immobile[2], ses extrémités se portant vers son milieu[3]. C’est aussi en vertu de

  1. La bizarrerie de cette expression vient de ce qu’il désigne indistinctement par ce nom de mouvement, non-seulement les mouvemens actuels, mais même les mouvemens simplement dispositifs, les simples tendances, forces ou efforts.
  2. Newton, au contraire, nous dit que la terre, en vertu et en raison de cette même masse, est attirée par le soleil, et tend par conséquent à se mouvoir vers cet astre, quoiqu’ici bas la matière même du soleil, et tous Les feux artificiels que nous connoissons, aient une force expansive et répulsive : lequel croire ? ni l’un ni l’autre, s’il le faut.
  3. Les parties de sa surface se portent vers son centre ; non qu’elles tendent à un centre imaginaire, mais seulement parce qu’elles tendent à s’unir. Si toutes les parties du globe terrestre s’attirant réciproquement, tendent les unes vers les autres, elles tendent, par cela même, vers leur centre commun, qui est le centre du globe.