Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/207

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gnent au premiers et de cette accumulation de degrés résulte une accélération de mouvement, analogue à celle que produit la force de pesanteur, dans un corps qui tombe, au toute autre force constante appliquée à un corps quelconque.

(e) Si ce n’étoit la vitesse prodigieuse de l’esprit, et la lenteur de la masse corporelle à résister. À quoi l’on peut ajouter que l’esprit animal étant un fluide très subtil, et qui pénètre aisément la totalité du corps ou de la partie mise en action, son mouvement peut ainsi se distribuer plus exactement et plus complètement à toutes les petites parties de cette partie, ou du corps tout entier ; distribution qui n’est rien moins qu’une circonstance indifférente. Car l’expérience nous apprend que de deux fardeaux de même poids, le plus aisé à porter c’est le plus volumineux, pourvu toutefois que son volume ne soit pas excessivement grand, qu’il ne le soit pus assez pour empêcher de le saisir et de le porter commodément ; et cela toujours par la même raison, qu’à la faveur de ce plus grand volume, son poids est distribué à un plus grand nombre de parties du corps, et qu’un plus grand nombre de parties de ce fluide vivifiant qui contracte la fibre, et qui est le principe de tout effort, peuvent alors résister à ce poids. Au lieu qu’un fardeau très pesant et de peu de volume, écrase les parties auxquelles il est ap-