Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/217

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tages et les inconvéniens n’existent que pour les êtres animés, qui peuvent les sentir, les comparer et se déterminer d’après cette comparaison. Les corps inanimés ne sont pas susceptibles de semblables motifs ; et il ne faut attribuer des mouvemeus purement méchaniques qu’à des forces de même nature. Nous ne saurions trop le redire, toutes ces expressions morales n’expliquent rien en physique, et accoutument à s’y payer de mots. Ne vaudroit-il pas mieux (à l’exemple de Zoroastre, de Parménide, d’Empédocle, de Telèse, de KirKer, de l’auteur de la Balance naturelle, et de tous ceux qui ont senti l’insuffisance de l’hypothèse d’un seul principe d’action, pour expliquer la succession alternative des mouvemens opposés et toutes ses conséquences), supposer que ce mouvement de trépidation ou de vibration, cette succession alternative de Systole et de Diastole, dont notre auteur veut rendre raison, a pour cause la présence perpétuelle de deux forces, alternativement supérieures, répandues dans la totalité de l’univers et dans ses moindres parties, et dont des directions sont diamétralement opposées ; l’une, attractive et contractive, agissant de la circonférence au centre ; l’autre, répulsive et expansive, agissant du centre à la circonférence ; forces dont chacune combat l’autre perpétuellement, sans pouvoir jamais l’anéantir ;