Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/223

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également avec le mouvement expansif et le mouvement contractif, comme Bacon l’avoit conclu dans sa première vendange ; et qui d’ailleurs est parfaitement d’accord avec l’ordre connu de la nature, où nous voyons que tout recule en avançant, ou décroit en croissant ; et avance en reculant, ou croit en décroissant ; mais en avencant ou croissant, dans un cas, plus qu’il ne recule ou ne décroît, et en reculant ou décroissant, dans le cas opposé, plus qu’il ne croit ou n’avance. On en voit un exemple dans la manière dont la chaleur et la lumière croissent du solstice d’hiver au solstice d’été ; et décroissent ensuite du dernier au premier. Il en est de même de tous les phénomènes vitaux, de nos sensations, de nos passions, de nos pensées, de nos talens et de nos défauts, de nos vertus et de nos vices, de la réputation et de la fortune des individus, du progrès et de la décadence des empires, de tout, en un mot. C’est une grande clef, et dans la nature ; il n’y a point de vraie continuité, tout marche par saccades et par élans. Tout recule, pour sauter plus loin ; et tout, pour avoir sauté trop loin, est ensuite forcé de reculer : tel le monde de l’homme, tel le monde entier.

2°. Les mouvemens révolutifs s’expliquent avec la même facilité. Par exemple, s’il s’agit du corps humain et de la circulation du sang, l’on conçoit aisément que le fluide vivifiant, l’esprit animal,