Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/231

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ans ; dès-lors ce soleil, ainsi diminué, tomberois sur le plus gros, ou, en général, sur le plus fort de ses voisins, par un mouvement accéléré, dont l’accélération iroit toujours en augmentant, et à la fin s’y réuniroit. Puis, ce dernier, ainsi augmenté en masse et en force, attireroit, d’années en années les soleils voisins, avec bien plus de force qu’il n’auroit attiré le premier : il les attireroit avec une force et une vitesse qui croîtroient en raison composée de l’inverse des quarrés des distances qui iroient toujours en décroissant, et de la directe de sa masse qui augmenteroit continuellement, par l’addition successive de tous les soleils voisine et éloignés ; les premiers tirant, de proche en proche, tous les autres après’eux. À la longue, tous ces soleils tombant les uns sur les autres, en entrainant avec eux comètes, planètes, satellites, etc. et tous sur celui qui le premier auroit attiré un de ses voisins, ne composeroient plus enfin qu’une sphère unique, immense et toute de feu, qui s’arrêterait on ne sait où, jusqu’à ce qu’une seule et grande explosion, ou plusieurs explosions successives redistribuassent le feu dans l’espace à peu près comme il l’est aujourd’hui ; et c’est peut-être là ce vaste incendie, cette conflagration universelle que le grand Héraclite a prédite, sans nous dire sur quelles raisons il fondoit cette conjecture. Quoi qu’il en soit, pour peu