Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sur sauvageon[1], (car jusques-là on n’avoit pratiqué la greffe que sur les arbres de jardin) ; et à l’aide de laquelle on obtient de plus grandes feuilles et de plus gros glands. Ainsi, l’on se procure, par ce moyen, des arbres qui donnent plus d’ombre. De même il faut déterminer comparativement les alimens qui conviennent aux différentes espèces d’animaux ; et aux préceptes positifs, en ce genre, joindre les négatifs. Par exemple, les animaux carnivores ne vivent pas volontiers de plantes herbacées[2]. Aussi,

  1. Ce n’est pas précisément de sauvageon sur sauvageon ; mais d’arbre stérile sur arbre stérile ; en qualifiant de stériles les arbres dont les fruits ou les graines ne peuvent servir aujourd’hui pour la nourriture de l’homme.
  2. Un des miracles de notre révolution, est d’avoir rendu assez aisément frugivores, bien des animaux carnivores, tels que les chats et les chiens, qui firent avec nous le carême civique, et n’en furent pas plus libres ; ces animaux pensant, comme ceux d’entre nous qui ont les inclinations assez serviles et assez basses pour voir les choses préci-