Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/292

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deux espèces de végétaux, il feroit une supposition fort inutile, puisqu’il suffit, pour rendre raison de ce phénomène, de dire que ces deux plantes ayant beaucoup de suc, et en étant fort avides, elles se dérobent l’une à l’autre les sucs de la terre, et s’affament réciproquement ; de même en observant que les bluets et les coquelicots se multiplient dans presque tous les champs à bled, et rarement ailleurs, an lieu de dire qu’il y a une certaine affinité ou analogie entre le bled et ces deux autres plantes, il faudroit dire au contraire qu’il y a entr’elles une sorte d’opposition, le bluet et le coquelicot ne se formant et ne se nourrissant que de cette partie des sucs de la terre que le bled rejette et abandonne ; en sorte que toute la préparation nécessaire pour rendre une terre propre pour produire ces deux espèces de plantes, c’est d’y semer du bled. Il est un grand nombre de fausses applications de cette espèce qui ont besoin d’être ainsi rectifiées. Quant aux sympathies fabuleuses, no-