Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/321

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la cause suffisante de cet effet ; et si ces causes sont en me disposition, je serai maître de le produire : mais, si je m’étois astreint à sa méthode ; qui n’admet dans les tables que des faits où se trouve la raison tout à la fois nécessaire et suffisante de l’effet à expliquer, j’aurois été obligé d’exclure de ses tables ces trois causes successivement, et je me serois, par cela même, privé de la connoissance d’une cause composée et capable de produire l’effet en question. De même, supposons que je découvre la cause suffisante d’une maladie, j’aurai découvert, par cela seul, son remède, qui n’est autre que le contraire de cette cause ; mais, cette cause n’étant que suffisante, sans être nécessaire, sa méthode veut que j’exclue dos tables les faits qui la montrent ; elle me prive donc, en quelque manière ; de la connoissance de ce remède, ou du moins de l’attention nécessaire pour profiter de cette connoissance. Ainsi, une règle tendante à nous mettre en état de profiter des débris de ces tables qui embrassent un plus grand objet, peut être utile. Or, tel est le but de celle-ci ; et elle est d’autant plus utile, que la méthode même de Bacon s’y trouve comprise ; qu’elle est le tout dont la sienne n’est qu’une partie.

10°. Cette règle, y compris la méthode de l’auteur et la règle universelle que nous avons donnée dans une des note précédentes, sont ce qu’il