Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/356

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le tout, et dans la personne ou la chose qu’il juge, et dans la société par rapport à laquelle il l’apprécie, est juste dans ses jugemens.

Nous avons dit indifféremment la cause des erreurs ou des équivoques et des disputes ; vu que le plus souvent les unes et les autres n’ont qu’un même principe et qu’une même source. C’est parce que, de deux interlocuteurs (soit individus, soit sociétés) le moins sage s’attache uniquement à une certaine partie du sujet de la question, en faisant abstraction des autres parties qu’il devroit aussi considérer, tandis que le plus sage embrasse le tout ; que le premier étant dans l’erreur, tandis que le dernier saisit lu vérité, ils ne s’accordent pas. Et c’est parce que les sages, en chaque question, embrassent la totalité du sujet, tandis que les fous s’attachent, les uns à une partie, les autres à une autre, que les fous disputent sans cesse, et que les sages sont toujours d’accord. Dans toute question, chaque partie du sujet prise pour le tout, donnant lieu à une erreur, il y a autant d’erreurs possibles et différentes, que ce sujet a de parties distinctes qui peuvent être ainsi prises pour le tout, Mais le tout est un ; lu vérité qui est dans la considération de ce tout ; est également une ; et c’est dans cette vérité que coïncide toute sagesse.

Manière de limiter les principes et les règles ;