Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

énoncés par les règles ne mènent pas sensiblement aux buts indiqués. Il n’est donc point de principe, ni par conséquent de règle, qui n’ait ses exceptions. Mais ces exceptions n’existent que pour ceux qui s’en tiennent aux premières apparences, et qui ne poussent pas assez loin l’analyse, pour pouvoir démêler l’effet propre et direct de chaque cause.

Pour être dispensé de faire des exceptions, il faut toujours considérer l’effet propre de chaque cause : celui qu’elle tend à produire, celui qu’elle produit quand son action est manifestement libre, celui qu’elle produit immédiatement. Puis cet effet une fois reconnu, il suffira, dans les cas où l’action de la cause qu’on a en vue est masquée par celle de la cause contraire, de joindre à la règle qui énonce l’action de la première, une autre règle qui énonce l’action de la seconde. Mais, comme on n’aperçoit pas toujours ces causes dont l’action fait obstacle à celle des causes qu’on a en vue, il faut du moins indiquer vaguement les premières dans l’énoncé de chaque règle, c’est-à-dire, joindre à cet énoncé quelque expression qui montre la possibilité de ces obstacles.

Ainsi, le moyen de prévenir ces objections qui se tirent des exceptions mal analysées, et de prévenir aussi les équivoques qui naissent de ces exceptions, c’est d’ajouter à l’énoncé de l’effet propre et