Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/364

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

direct des causes, certaines expressions modificatives, et de s’exprimer à peu près ainsi : toutes choses égales d’ailleurs et entre telles limites, telle cause a tel effet ; telle cause à tel effet quand son action est libre. Telle cause tend toujours à produire tel effet ; tel est l’effet propre, direct, positif et immédiat de telle cause. Ces modifications, on devroit les sous-entendre dans tous les cas ; mais, comme on ne le fait pas ordinairement, il vaut mieux les exprimer, pour prévenir les objections.

Tel est donc le résultat le plus clair de cette note : toutes les règles mal énoncées ont des exceptions, et toutes les règles bien énoncées sont sans exception. Ainsi, ce n’étoit pas sans fondement que notre auteur nous recommandoit de limiter d’avance nos principes et nos règles, afin de n’être pas ensuite obligé de les corriger à chaque instant, et de faire une infinité de distinctions pour les sauver ; car le plus sûr moyen pour n’étre pas obligé de réparer une sottise, c’est de ne pas la faire.

Pourquoi il faut préférer, dans la confection des principes, la méthode inductive ou à posteriori à la méthode synthétique ou à priori : deux manières de calculer les probabilités *5. Soit un

 *5.  Voyez aussi la logique de Sgravesande, qui a eu d’excellentes vues sur ce même sujet.