Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/366

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clura, comme nous l’avons fait d’après le calcul, que la probabilité de ne pas l’amener en un seul coup, est à la probabilité de l’amener, comme 5 est à 1.

Actuellement supposons un dé ordinaire jeté par une main ordinaire ; etc. les faces d’un dé réel ne sont jamais parfaitement égales ; il y a donc toujours nécessairement quelque face prépondérante, et quelque point plus probable que les autres ; savoir : celui qui se trouve sur la face diamétralement opposée à celle-là. Mais comment découvrir à priori ce point dans un dé ordinaire ? c’est ce qui paroit tout-à-fait impossible ; car, comment connoître toutes les causes et circonstances qui peuvent déterminer ce dé à tomber sur telle face plutôt que sur telle autre, et à présenter tel point plus souvent que tout autre ; connoître, dis-je, le mode d’action de chaque cause, sa mesure, toutes les causes concourantes, leur influence réciproque, etc. ? Nous sommes donc, par rapport à ce dé imparfait, ce qu’étoit la personne dont nous parlions, relativement au dé parfait que nous avons d’abord supposé ; C’est-à-dire, que, pour trouver la probabilité respective d’amener le 6 en un seul coup, avec ce dé, nous n’avons, comme elle, d’autre méthode que la méthode à posteriori, laquelle consiste à jeter ce dé un grand nombre de fois, et à comparer le nombre de coups qui auront donné